Dimanche 11 janvier 2015, Paris : Des millions d'hommes, de femmes et d'enfants ! de jeunes et de moins jeunes ! Français ou étrangers ! De toutes confessions religieuses ! D'autres, nombreux, un peu partout en France ... et à l'Etranger ! Beaucoup de pancartes "Je suis Charlie"... Aux premiers rangs à Paris, une belle brochette de femmes et d'hommes politiques, de "hauts dirigeants" (c'est ainsi qu'on les nomme dans les journaux) de pays européens proches ou des pays arabes (pas d'Américains a-t-on noté ; du moins ce jour-là puisque le secrétaire d'Etat américain ne viendra que le vendredi suivant)... Une première ligne (terme utilisé sur un champs de bataille, mais il s'agissait bien de cela finalement) qui a dû faire pâlir de rage les islamistes qui avaient là "une belle occasion de faire un beau carton" qui aurait déstabilisé le monde entier ! (d'ailleurs, ne peut-on être en droit de se demander courageusement "Pourquoi ne s'est-il rien passé ce jour-là ? le barrage constitué des forces de l'ordre de toutes origines, des divers services de renseignements de tous pays était-il plus efficace, plus imperméable que d'habitude ? Ne pouvions-nous craindre un autre Dallas, 22 novembre 1963, démesuré du fait du nombre de chefs d'Etats rassemblés ?")  Tous de se tenir par le bras, de former une chaîne humaine en scandant ou affichant des badges "Je suis Charlie" (toujours). Tous UNIS dans un même combat (ou du moins c'est ce que nous avons cru majoritairement, tant l'image était émouvante et exceptionnelle). Tous d'encenser les dessinateurs de Charlie Hebdo qui devenaient des demi-dieux dans la bouche de beaucoup de  "gens du peuple" ! Tous de lever le poing pour défendre la "LIBERTE D'EXPRESSION" qui est (ou serait) notre liberté première à nous Français. TOUS ? NON... Il manquait le clan "Bleu Marine" bien sûr qui trouvait là un moyen supplémentaire de se détacher du lot et se donnait ainsi la possibilité, un jour prochain, de pouvoir se placer en "Mère La Morale" et crier haut et fort "Nous vous l'avions bien dit" ! Mais il y en avait d'autres et qui s'en sont très bien expliqués dans la presse ou dans des blogs personnels. Pour cela, il leur a fallu beaucoup de courage pour afficher leur opinion "indépendante" face à un troupeau de moutons que nous étions, nous qui avions participé mus par l'esprit de SOLIDARITE ! Car l'INDEPENDANCE, c'est aussi une LIBERTE ESSENTIELLE ! et, malheureusement, peu d'entre nous, inconsciemment, peuvent se vanter de conserver en toutes occasions sa "liberté de penser", comme le chante Florent Pagny : on ne se rend pas compte, du moins immédiatement, lorsque notre cerveau est manipulé soit par un discours, soit par des images, soit par les deux ! les spécialistes du marketing le savent pertinemment et savent très bien l'utiliser pour leurs messages publicitaires qui influenceront le choix du  consommateur ; les hommes politiques le savent également qui font appel à ces mêmes spécialistes pour leur "campagne"...). Ne dit-on pas, au cours d'un procès que juges et jurés doivent délibérer et s'exprimer selon leur "intime conviction"...

Avec le recul on comprend (et un peu plus chaque jour qui passe depuis),  qu'une fois de plus, un événement dramatique d'une ampleur permettant de bouleverser chaque être humain doué d'une sensibilité peut "bénéficier" à beaucoup ou "être manipulé" à l'avantage de beaucoup (personnages politiques bien sûr, de tous bords). Soyons assurés que chaque femme et homme politiques présents en tête de ce cortège avait SA PROPRE raison d'être présent et au premier rang. Les images qui resteront sont fortes ! Dans quelques mois, avec le recul et l'apaisement progressif des blessures, elles serviront d'autres causes moins nobles qui étaient déjà dans les cerveaux machiavéliques. Finalement, ces hommes qui ont été tués pour leurs idées (discutables certes) ne seront-ils pas devenus les porte-parole involontaires d'idées contre lesquelles ils s'affichaient, eux qui dénigraient aussi bien les chefs religieux que les chefs politiques ? eux qu'on pouvaient étiqueter "révolutionnaires" ou "anarchistes" et / ou "athées" ? Que peuvent-ils penser en observant "la suite des événements" de là où ils sont  ?